Quelles politiques pour le Commerce de centre ville ?
J.L.B.Infos
La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, avec l'Association des Maires de France et la Commission Européenne avait convié ses partenaires sociaux autour de politiques pour une conférence - débat sur le commerce en centre ville dans les locaux de la rue de Friedland.
Conférence de 2001 CCI Paris
La ville, reflet de notre civilisation, connait dans tous les pays une profonde mutation. Lieu traditionnel de regroupement, elle s'est "américanisée" avec l'émergence de cités périphériques en défaveur des centres ville.
Les urbanistes ont encouragé ce mouvement en pronant, tel Le Corbusier, des endroits distincts pour habiter, travailler, se divertir, comme le soulignait Jacques Perilliat, Président de l'Union du grand commerce de centre-ville :
"les maires essaient de compenser l'émiettement des communes, mais la concurrence intercommunale agrave la situation". Il encourageait ceux-ci à se regrouper et à mener des politiques contractuelles globales.
Un projet de loi pour l'action économique des collectivités locales Emile Zuccarelli, ancien Ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation, annonçait alors son projet pour "faciliter la prise d'initiative et la création en particulier pour les P.M.E. par une aide à l'inovation et à l'investissement...Il faut être pragmatique et intervenir dans une logique de facilitation dans le sens de la créativité et de l'emploi" concluait-il après avoir rappelé l'action du F.I.S.A.C. qui a permis de mener à bien 700 dossiers depuis sa création.
Eneko Landaburu, Directeur Général de la D.G. XVI de la Commission européenne enchaînait en indiquant "les politiques régionales en faveur de la ville doivent faciliter la vie des entreprises et ne pas avoir seulement pour objectif de contrôler" laissant ensuite la parole à Chrisopher Brooks, Directeur des relations extérieures de l'O.C.D.E. qui soulignait "l'importance de donner de la proximité dans les organisations, relancer la vie des quartiers et la convivialité des villes à l'instar des villes italiennes par exemple". (Ndcl- où le commerce indépendant a encore une large place).
Jean-Pierre RAFFARIN "La crise est réelle, lancinante et progressive" C'est une vision assez marquante qu'a choisi de donner l'ancien Ministre du commerce et des P.M.E., Sénateur de la Vienne et Président du Conseil régional de Poitou-Charentes "De nombreux problèmes sont posés, le concept de l'hyper avec des méthodes à revoir, une nécessité de ralentir leur création... le concept des magasins d'usine, destructurant et destructeur pour les intermédiaires, nécessitant là aussi un frein important en le limitant à quelques villes spécifiques comme Troyes par exemple..." avant d'attaquer les complexes cinématographiques et les prévisions d'implantations périphériques grandissantes. Il concluait sur "la politique de création d'entreprise actuellement dangereusement fragile" prévoyant une baisse de la moyenne d'âge du créateur d'entreprise à 30 ans dans les prochaines années (elle est actuellement de 40 ans mais désaventageusement supérieure de 7 à 8 ans par rapport à d'autres pays) en citant l'exemple de jeunes commerçants offrant des services nouveaux à l'exportation notamment dans les pays francophones comme le Canada.
André ROSSINOT, ancien Ministre et Maire de Nancy, Président de la Fédération nationale des agences d'urbanisme s'adressait aux partenaires et aux politiques pour tenter de faciliter les initiatives et les projets partagés ; selon lui, les initiatives collectives notamment entre artisans et commerçants doivent se multiplier dans différents domaines, l'animation et la cogestion par exemple : "les centres-ville ne retrouveront leur vivacité qu'à travers une logique de projets."
Position confirmée par Francis AMPE, Conseiller à la D.A.T.A.R. "la révolution de l'information va une nouvelle fois tout mettre à plat avec une nouvelle forme de concurrence" soulignant "le problème du commerce en centre ville est la logistique, pas la clientèle." "La part de marché sur le commerce en centre ville est liée au temps libre... le commerce électronique devient un sujet majeur pour accompagner le commerce de proximité, mettre une indentité, une offre commerciale sur le web".
Marylise LEBRANCHU, alors Secrétaire d'Etat aux P.M.E., au commerce et à l'artisanat, terminait le colloque avec cette note positive mais rappelait l'importance pour l'urbanisme commercial d'entreprendre une analyse sectorielle qui tient compte du pouvoir d'achat local, la nécessité de rendre plus actif le marché des baux commerciaux, invitant les commerçants à ne pas s'exclure du débat sur la ville par la vie associative et le développement des observatoires commerciaux, pensant également qu'il faut donner une possibilité d'appel sur les décisions des commissions départementales d'équipement.