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JL BENOIT © La réalisation de Mézy (78)
De Mézy à La villa Noailles et son centre d'art et d'architecture
L'oeuvre de Mallet Stevens
J.L.B.Infos
Photos JL BENOIT © Le bâtiment de l'architecte Mallet Stevens
Les oeuvres de l'architecte Rob Mallet Stevens
De Mézy dans les Yvelines, à la Villa Noailles de Hyères, sans oublier la troisième réalisation de Croix dans le Nord, Rob Mallet Stevens a marqué son temps avec des chantiers ouverts dans les années 1924-1925, qui resteront les symboles de l'architecture moderne contemporaine du XXème siècle. Grands espaces de pierres et de briques, baies immenses, terrasses aménagées forment la villa de Mézy, qui fut l'habitation d'Elvire POPESCO, dominant la vallée de la Seine et aujourd'hui l'usine Renault de Flins. Cette dernière fut commandée en 1921 par le célèbre couturier, POIRET.
La villa d'Hyères est encore beaucoup plus vaste.
Toutes trois sont équipées de piscines, intérieure pour celle de Hyères datant de 1927, extérieure pour celles de Mézy* et Croix. Les bâtiments ressemblent à de grands paquebots et leurs plateformes commodes aux grandes réceptions.
Aujourd'hui, ces trois villas, aux trois poles de l'hexagone, du Nord au Centre vers le Sud sont devenues des monuments historiques, inscrits au patrimoine national.
Leurs restaurations se sont avérées toujours difficiles, avec des murs délabrés au départ, des maisons immenses à remeubler car dévastées, proches parfois de l'abandon et du vandalisme.
L'immeuble, vaste hôtel particulier aux verreries impressionnantes, datant de 1926-27, au fond de la rue Mallet-Stevens à Paris sera sauvée en dernière minute par le classement monument historique de dernière heure et refus du permis de démollir sous l'impulsion du comédien Claude PIEPLU qui habite le quartier et la petite fille de l'architecte, auprès de Jacques LANG, alors ministre de la culture.
Un projet de la villa de Mezy est en cours avec son propriétaire pour réaménager le bâtiment avec l'architecte WILMOTTE qui souhaiterait notamment y voir une galerie d'art au sous-sol, tout en respectant l'esprit de Mallet-Stevens dont le point de départ de l'édifice a été modifié en cours de restauration notamment au niveau de l'entrée intérieure dont le "U" a été largement simplifié par rapport à l'origine.
* C'est du reste ce qui a permis ce reportage et nous en remercions le propriétaire de la maison des Yvelines, qui, peu après leur acquisition de Mézy, ont ouvert cette oeuvre au public dans le cadre des journées du patrimoine, avec l'édition d'une plaquette sur Rob Mallet Stevens, dont le nom illustre aujourd'hui une artère du XVIème arrondissement de Paris.
Photos JL BENOIT © La réalisation de Mallet Stevens, dans les Yvelines
La villa de Hyères
Avant gardiste, à la pointe de l'innovation, la Villa de Charles de NOAILLES, nommée le château du Dé par Man RAY (venu y tourner en 1929 "Les mystères du château"), est une rencontre permanente des auteurs et artistes.
Charles de NOAILLES laisse sa maison de Roquebrune à Coco CHANEL pour construire cette villa commandée en 1923 à Mallet Stevens. Il refuse alors la patine des pierres, recherche le dépouillement qui va devenir ensuite un luxe pour l'époque, avec une recherche du pratique, de la simplicité.
La vicontesse De NOAILLES meurt en 1970 est France Soir annonce 15 jours après, le 13 février 1970 "le château de Marie-Laure de NOAILLES est à vendre". En 1973, la ville de Hyères rachètera l'édifice, appelé Château Saint Bernard.
Aujourd'hui, celle-ci est la plus restaurée avec son centre d'art et d'architecture, ses jardins tracés par GUEVREKIAN, cubiques aux tapis colorés et gazon composés de rectangles et de carrés, comme la villa elle même, un bronze de LIPCHITZ au fond.
La villa est dotée d'un mobilier contemporain et une importante collection de PICASSO, NIRO, BRAQUE, Max ERNST et CHAGALL.
"La villa n'a jamais été conçue pour être définitive, elle porte la preuve que l'architecture n'est pas seulement oeuvre unique mais surtout et d'abord cette capacité d'un bâti à s'identifier à la pensée et l'usage, plus qu'au geste dont la plasticité reste secondaire" écrit Gérard MONNIER à propos de la Villa d'Hyères. Quand à Mallet STEVENS, il écrivait avec justesse et une touche d'avangardisme "les maisons de rapport, les édifices publics, les habitations ouvrières, les plus riches seront, dans l'avenir, conçus avec le même esprit que les usines".
Voir en pages lectures, la présentation du livre sur la Villa Noaille
Aujourd'hui, la villa d'Hyères sert d'écrin aux stylistes, peintres, au festival international des Arts de la Mode, et de lien d'accueil au Centre International d'Art et d'Architecture.
Photos JL BENOIT © Les villas inscrites au patrimoine des monuments historiques
La villa de Croix
Dans le même esprit, on retrouve à Croix (Nord) un bâtiment de Mallet Stevens la villa Cravois, tout ausi gigantesque et témoin de l'architecture contemporaine. Son mobilier meuble les larges pièces et salles de bains d'une demeure étonante par sa surface immense. Ce bâtiment a été restauré et modernisé récemment en briques marrons mais garde son esthétique d'origine. Proche de la région Nord, et de la Belgique, il faut retenir à son actif la demeure de son oncle à Bruxelles et l'Hôtel de Ville d'Hilversum.
Points communs aux trois villas, les multiples escaliers extérieurs et intérieurs qui font de la traversée du lieu une promenade complète.
C'est la dernière villa construite, commandée en 1929 par un industriel du textile, Paul CAVROIS fut finalisée au printemps 1932. Cette oeuvre d'art est désormais gérée par une association.
Un projet de rénovation est en cours en 2004 et pourra durer 2 ans 1/2 pour restaurer l'intérieur du bâtiment sous l'impulsion du ministre de la culture, Jean-Jacques AGAILLON.
A propos de Robert Mallet Stevens
Robert Mallet-Stevens (1886-1945) est né à Paris.
Il expose au Salon d'Automne pour la première fois en 1912 : Projets de mobilier, d'aménagement intérieur, de maisons, de théâtres, etc...
Mobiliers que l'on retrouve connus à Gand, Londres, Lyon, Bruxelles, San Francisco.
Sa première construction est la villa du vicomte de Noailles à Hyères, en 1923.
Il conçoit les décors de films, "L'Inhumaine" (1923), "Le Vertige" (1926).
Il participe à l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925 et construit plusieurs pavillons.
Il réalise la rue Mallet-Stevens à Auteuil avec Guévrékian, conducteur des travaux.
Il crée et devient le président de l'Union des Artistes Modernes (UAM) en 1929, participe à l'exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925..
Entre 1924 et 1939, il construit des hôtels particuliers et de la même façon des bâtiments industriels :